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 L'Eglise et la vie religieuse en 1450

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Briconnet

Briconnet


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Date d'inscription : 14/06/2005

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MessageSujet: L'Eglise et la vie religieuse en 1450   L'Eglise et la vie religieuse en 1450 Icon_minipostedDim 10 Juil - 19:17

Voila devant l'ignorance et la confusion de certain, ce qui est compréhensible quand on évoque cette période mal connue, j ai tenu a apporter quelques précisions. J ai dressé un tableau de la vie religieuse en 1450 pour que chaqun puisse se faire une idée plus précise puis j y ai ajouté une description du grand mouvement religieux qui s est amorcé un peu avant 1450 et qui se poursuit jusqu en 1520. Cela j espere va pouvoir en ecclairer plus d un et servir de base à nos reflexions et actions.


Tableau de la vie religieuse en France en 1450


L’Eglise joue un rôle structurant dans la société. Elle légitime le pouvoir royal puisque le Roi tient son titre de Dieu. Les traditions chrétiennes façonnent la vie paysannes et même dans les villes ces traditions restent fortes. Cependant elles changent de forme dans ces agglomérations. La vie religieuse n est plus basée sur la paroisse mais sur les confréries qui se placent sous le patronage d un saint. Tous les corps de métier en disposant, peu à peu, les chambres de métier se substituent aux églises en devenant le centre de la vie religieuse du fidèle.

Mais parallèlement à ce profond enracinement de la chrétienté dans la société les attentes des fidèles évoluent. On voit apparaître, surtout en milieu urbain de nouvelles aspirations. Les citadins, le plus souvent des ruraux déracinés, ont de plus en plus peur que, après leur mort, personne ne prie pour leur salut. C est pour cela entre autre que les corporations et confréries se développent car elles assurent à leurs membres tous les rites funéraires. La chambre de métier se substitue en fait à la communauté villageoise.

La relation entre Dieu et les fidèles évolue aussi. Certains rejettent l’ostentation et la théâtralisation de l’Eglise à laquelle ils préfèrent des pratiques ascétiques et une vie nourrie par la prière. De plus en parallèle de l’apparition de la lecture silencieuse (et oui la lecture se faisait a haute voix au moyen age), la vie spirituel de l individu se retourne plus vers lui, sa relation avec Dieu s’individualise.

Le clergé est de plus en plus critiqué. Les prêtres concubinaires, les moines infidèles à leurs vœux, le cumul des bénéfices (charges ecclésiastiques) ou la commende (messe privée) alimentent ces attaques. Par exemple les Vaudois du Lubéron remettent en cause la validité des sacrements qui leurs sont dispensés par de mauvais prêtres. La question qui est posé est. Un prêtre de mauvaise vie peut il être un bon ministre de Dieu ? Où va la dîme ? Mais il semblerait que ces interrogations soient plus dues à une plus grande exigence des croyants, surtout des citadins en proie à une angoisse eschatologique (peur de la mort), qu à une perte de confiance dans le clergé.

Certaines pratiques suscitent de vives critiques. La possibilité d acheter des indulgences, de payer quelqu'un pour faire un pèlerinage à sa place ou encore le pouvoir prêté a certaines reliques brouillent les frontières entre terre et ciel. La prolifération du sacré dénature la transcendance divine et lui fait perdre son sens. Le croyant n arrive plus à s y retrouver.



La suite immédiate : La réforme (avec un petit «r»)


Face à ces abus une volonté de réforme traverse la société sans qu on puisse parler de Réforme. On ne le peut pas car cette réforme n a pas pour but de couper avec l’Eglise romaine. Le clergé lui-même tente de s’adapter. Dans le clergé séculier (les ecclésiastiques qui ne sont pas moines), des personnages comme F. d’Estaing, évêque de Rodez, agissent dans ce sens en visitant toutes leurs paroisses. Cette attitude est révélatrice d une volonté de reprendre en main les institutions ecclésiastes. Dans le clergé régulier on applique strictement les règles et en particuliers dans les ordres mendiants comme les franciscains ou les cordeliers.

On peut également noter un certain nombre d autres évènements. Dans les monastères, les « observants » qui veulent appliquer les règles cherchent à chasser les autres, les « conventuels » des couvents. L’ordre des minimes est créé par François Paul. Le combat se porte aussi sur le terrain de l’éducation. Par exemple, Jean Standonck crée une sorte de communauté avec des élèves pauvres de son établissement. Il lui donne une règle, le « carême perpétuel » qui constitue un des mouvements de la réforme catholique en 1503. (On sort un peu de notre période mais cet exemple donne une bonne idée de l’état d’esprit du moment).

On peut constater un soutien politique à ces mouvements dès 1450 qui se concrétise, en 1493, par la réunion à Tours d’une commission de prélats pour trouver un moyen de réprimer les abus.

Un grand mouvement s’initie pendant cette période, l’évangélisme humaniste. Son meilleur représentant est sûrement Erasme. Dans Monachus non est piétas, il explique que la condition de moine n est pas une garantie de salut ni de piété. Il enseigne aux laïcs que leur vie peut devenir un combat pour Dieu par la prière mais surtout par la lecture de la Bible.

En France, c est Jacques Lefèvre d’Etaples qui contribue à sa diffusion en langue vulgaire (c’est à dire en français et non en Latin) car il pense que même l’idiot peut être envahi par l’esprit. Cependant il faut attendre 1523 pour la publication du nouveau testament et 1521 pour l ancien. Cependant l’idée n est pas neuve à cette époque et elle traverse déjà les brillants esprits à l’époque qui nous intéresse.

Le dernier évènement marquant de cette réforme est la formation du « cercle de Meaux » qui fut le lieu de rencontre entre ascétiques mystiques et humanistes évangélistes. Guillaume Briçonnet réorganise son évêché de Meaux en 1519 et intensifie son action à partir de 1521. Il fait appel à des hommes tels que Lefèvre d’Etaples dans ce qu on a appelé le premier cercle de Meaux. Pour eux il faut diffuser la Bible pour irriguer les âmes.

Il ne faut pas croire que les autorités religieuses aient vu cette tentative de réforme d un mauvais œil. Bien au contraire elle renforçait leur image. L’inquisition toute puissante à cette époque est un leurre et n a jamais existé comme elle est restée dans la mémoire populaire. L’inquisition a été très violente en Espagne quand au nom de la foi, les rois Catholiques la laissent persécuter à Torquemada les «mauvais chrétiens» (1480). Mais ce n est pas la situation en France avant les années 1520 et l arrivée des thèses luthériennes en France.
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