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 Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir

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turambar
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MessageSujet: Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir   Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir Icon_minipostedMar 23 Aoû - 13:44

Ce travail est une tentative d'expliquer le contexte dogmatique et théorique de l'église du XVé siécle, il sera complété au fur et à mesure.
Je vais essayer de tenir une ligne progressive et pédagogique. Il sera complété réguliérement, jusqu'a arriver aux dogmes eux même et à leur compréhension.


Mais tous d'abord, à tout seigneur, tout honneur, voila les acteurs:

Les évangélistes


Matthieu, ou saint Matthieu pour l'Église catholique, les Églises des deux et trois conciles, est l'un des douze apôtres cités par les Évangiles. Il apparaît parfois sous le nom de Lévi.

Le taureau est son symbole

C'est à lui qu'est attribué traditionnellement le premier évangile canonique, bien que le texte ne l'affirme pas et que l'exégèse moderne ne le pense pas.

Marc est réputé être l'auteur d'un des quatre évangiles qui composent le Nouveau Testament. Il serait un disciple proche de l'apôtre Pierre et serait à l'origine de l'Église d'Alexandrie. Ses reliques, transportées au Moyen Âge, sont vénérées à Venise (basilique Saint-Marc).

Son livre est le second dans le Nouveau Testament mais le premier rédigé, selon la théorie retenue par l'Église catholique concernant le problème synoptique (étude visant à résoudre le probléme des convergence et divergence des textes sacrés, il s'agit en cela de déterminer la chronologie des textes afin de vérifier leur cohérances les uns par rapport aux autres).

Il fait partie des trois évangiles dits synoptiques (avec Matthieu et Luc). Deux finales, l'une courte et l'autre longue par le fait d'une interpolation.

Il est symbolisé par un lion d'après l'un des premiers versets de son évangile : Une voix rugit dans le désert ... (Mc 1,3)

Luc est un des quatre évangélistes.

Son livre est le troisième dans le Nouveau Testament. Il fait partie des trois évangiles dits « synoptiques » (avec Matthieu et Marc).

Luc donne le récit le plus détaillé de la naissance et de l'enfance de Jésus.

Luc est généralement considéré comme l'auteur du livre des Actes des Apôtres qui suit, dans le Nouveau Testament, les quatre évangiles.

Luc naît à Antioche, il est issu d'une famille païenne. Plus tard, il se convertit en rencontrant Paul de Tarse avec qui il fera une partie de la seconde mission aux environs de l'an 49. Il se retrouvent quelque temps après à Philippes. Luc s'en va de Rome lorsque Paul est décapité.

Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l'évangile prêché par celui-ci
Il est représenté par un ange.

Jean (apôtre)
Selon les évangiles et le livre des Actes des Apôtres, Jean est l'un des douze apôtres de Jésus. Il était originaire du village de Bethsaïde, son père s'appelait Zébédée et il avait pour frère un autre apôtre : Jacques le Majeur.

On l'appelle Jean l'Apôtre ou Jean l'Évangéliste pour le distinguer de Jean le Baptiste, précurseur et prophète de Jésus. Il était aussi pêcheur sur les bords du lac de Tibériade.

En tant qu'évangéliste, il est souvent symbolisé par un aigle.
Au moment de sa mort, il se fait creuser une fosse et y descend en priant Dieu. Dès qu'il a fini sa prière, il est entouré d'une lumière si vive que personne ne peut la regarder. Une fois la lumière disparue, on trouve la fosse remplie de manne divine. Une autre version de sa mort veut qu'il se soit fait enterrer encore vivant et recouvrir de terre par ses serviteurs, mais, lorsque ses disciples arrivèrent et voulurent le déterrer, il avait disparu. Tous pensèrent que son corps avait été ressuscité et était monté au ciel, selon la parole de Jésus-Christ répondant à Pierre qui le questionnait sur Jean : « Si je veux qu'il reste jusqu'à ce que je revienne qu'est-ce que cela te fait ? » (Jean XXI:22).

Son évangile est la plus symbolique des quatre, et probablement la plus difficile à lire, c'est de lui que vient l'apocalypse.

Les philosophes monothéistes


Deux philosophes ont influencé largement la pensée chrétienne, Platon et Aristote, je n'en traiterait pas dans ce travail, mais je pense que si ce travail interesse quelqu'un, il ne serait pas ininteressant.

Père de l'Église


On appelle pères de l'Église ceux des auteurs chrétiens des premiers siècles dont les écrits sont considérés comme déterminants dans l'élaboration de la doctrine.
Contrairement aux docteurs de l'Église, la liste n'en est pas officiellement établie, mais on réserve cette appellation aux théologiens des tout premiers siècles. Certains pères de l'Église sont également nommés docteurs de l'Église.

On peut distinguer les pères de l'Église selon plusieurs catégories : apostoliques, apologistes, orientaux ou occidentaux, de l'école d'Alexandrie, de langue latine ou grecque, de l'empire chrétien, etc.

Docteur de l'Église


Pour l'Église catholique romaine, un docteur de l'Église est un théologien ou un religieux dont les écrits ou l'enseignement sont considérés comme ayant servi la religion de façon exceptionnelle et dont la vie est regardée comme exemplaire au regard des exigences de celle-ci. Cette appellation n'est pas identique à celle de Père de l'Église, qui est réservée aux maîtres des tout premiers siècles, et dont la liste n'est d'ailleurs pas officiellement arrêtée.

Plusieurs Pères de l'Église grecque sont reconnus comme docteurs de l'Église.
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MessageSujet: Re: Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir   Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir Icon_minipostedVen 21 Oct - 12:39

LE GNOSTICISME


Qu'est ce que le gnosticisme?

Le gnostique considère qu'il est un être purement spirituel injustement précipité dans un monde matériel dominé par le mal (dualisme). Dieu lui même n'aurait rien à voir avec cette création mauvaise mais aurait lui même été affaibli, appauvri en entrant en contact avec le monde mauvais. C'est la connaissance du divin (mystérieuse et accessible par initiations successives) qui peut lui permettre peu à peu de se libérer de son emprise terrestre. Connaître, c'est donc être sauvé, et peu y parviendront. Le gnosticisme intègre le Christ dans sa doctrine comme une émanation divine venu nous apprendre à nous libérer de la matière par la connaissance (et nie l'Incarnation du Christ). On retrouvera donc souvent chez les gnostiques des enseignements "secrets" du Christ. La gnose va pénétrer très tôt certains milieux chrétiens puisqu'elle était déjà présente dans le judaïsme hétérodoxe.

La gnose remet en cause la compréhension du message évangélique et va être une menace intérieure très sérieuse pour le christianisme du IIème siècle.

Les sources

La plupart des essais anciens ont, faute de pouvoir s’appuyer sur des documents gnostiques originaux, hérité des erreurs d’appréciation des réfutateurs chrétiens qui combattirent les sectes, aux IV et V siècles, sans connaître mieux que des lambeaux de leurs doctrines déjà décadentes et sans tenir compte des mythologies orientales sur les vestiges desquelles le gnosticisme avait proliféré.

Les sectes gnostiques étaient ainsi considérées principalement comme de simples hérésies nées du christianisme.

Des réfutateurs, les plus anciens témoignages datent de la bible elle-même, qui dénonce les hérésies et les faux prophètes, dont Simon de Samarie et le diacre Nicolas.

Pour la période jusqu’au III siècle, on ne possède que les récits des hérésiologues.

L’établissement d’une histoire précise des mouvements gnostiques est impossible à cause de ce flou, et des livres dont les titres changent d’une version à l’autre et dont les véritables auteurs restent anonymes.

Pour la période du III au V siècles, les sectes s’étaient étendues en Egypte, où le sable conserva des écrits en copte. C’est pourquoi on retrouva, à partir de 1800, des textes dans les nécropoles égyptiennes.

L’Evangile de Marie, le Livre Secret de Jean et la Sophia de Jésus ont été achetés en 1896 en Egypte dans un même lot de parchemin.

Quelques traités gnostiques :

* l'Évangile de vérité
* l'Évangile selon Thomas
* l'Évangile selon Marie
* Pistis sophia

Très peu de monuments ou objets relatifs aux gnostiques furent retrouvés.

Destin du gnosticisme

Les condamnations de plus en plus dures de la part des églises chrétiennes obligèrent les sectes gnostiques (et les manichéens) à se cacher, puis à disparaître.

Les bogomiles et cathares sont plus de simples résurgences suscitées par la transmission d’écrits gnostiques déguisés en apocryphes chrétiens que de vrais gnostiques.

Des survivances plus sérieuses de la gnose la plus philosophique se cachent dans la littérature alchimique. De même il y a intercommunication entre la littérature kabbalistique et certaines doctrines du gnosticisme hellénisé.

En Orient, l’invasion de l’islam permit aux sectes de survivre. Aux confins de la Mésopotamie et de l’Iran certaines sectes survécurent jusqu’au XII siècle. En s’associant à l’islam, le gnosticisme donna naissance à l’ismaélisme.

Des traces de pensée gnostique se retrouvent chez les cathares, les bogomiles, les ranters, le Libre-Esprit, divers mouvements millénaristes

Organisation des sectes

Il y aurait eut trois grades : les « commençants », les « progressants » et les « parfaits ». L’enseignement ésotérique aux fidèles portait sur le symbolisme du baptême, de l’eucharistie, de la Croix, sur les Archanges et sur l’interprétation de l’Apocalypse.

L'enseignement gnostique était secret. Pour éviter d'être repérée, la gnose se dissimulait, évitant d'imposer des manières de vivre voyantes.

On connaît mal l'organisation interne des sectes. Des témoins anciens, seul Epiphane a essayé de pénétrer la vie des sectes.

Parmi les fidèles se distinguaient les parfaits, voués au respect de tous les préceptes de la gnose et dont l'identité première s'efface devant quelque surnom mystique, et les simples fidèles qui continuaient leur existences impures en subvenant aux besoins des élus.

Il y avait un foisonnement de groupuscules. Les premiers fondateurs, et parfois leurs successeurs; s’étaient présentés comme des prophètes ou des incarnations de puissances célestes.

A des fins de propagande, les gnostiques se présentaient d'abord aux chrétiens comme leurs frères, ne dévoilant que les croyances les plus proches, puis en posant des questions ébranlant l'interlocuteur. De même, ils travestissaient certaines de leurs textes en leur donnant une apparence plus chrétienne.

Enfin, la gnose attirait par l'appât de la magie et de l'astrologie, qui tiennent une place très importante dans leurs écrits.

Les rites étaient divers. Les uns individuels, les autres collectifs, destinés aux divers échelons des initiés, et donc plus ou moins secrets. Il s'agissait principalement de baptêmes, d'onctions, d'impositions des mains, de communions, d'agapes et d'unions spirituelles plus ou moins symboliques.

Dans certains groupes, la frontière entre la gnose et les magies gréco-orientales est très perméable.

Rapports avec le judaïsme, la philosophie grecque et le christianisme

La Genèse, avec son imprécision quant à la création d’Adam, fut source de nombreuses exégèses dans les milieux juifs, dans lesquelles on voit naître la différentiation entre l’œuvre créatrice elle-même et l’acte créateur de Dieu.

Cette vision était sûrement inspirée de Philon. Ce dernier distinguait la puissance de miséricorde et de bonté, en tout supérieure, et la puissance créatrice qui lui est subordonnée.

Le gnosticisme grec se calque sur la philosophie mystique grecque qui naît à partir de Philon : on retrouve le vocabulaire technique et les procédés d’argumentation. C’est d’ailleurs en langue grecque que le gnosticisme atteignit son développement le plus complet.

Au III siècle, les néo-platoniciens représentés par Plotin et ses disciples s’opposèrent aux sectes gnostiques locales, ce qui confirme qu’ils leur attribuaient une valeur certaine qui les rapproche.

Le Livre d’Enoch connaissait déjà le mythe de la Fatalité vaincue par une intervention d’en-haut qui aurait enchaîné les astres, jusqu’alors maîtres des hommes et de leurs destinées, épisode situé au temps de Noé ou peu après le Déluge. Il se retrouve chez les gnostiques chrétiens, surtout Valentin.

A côté des 4 Evangiles et des Actes circulaient d’autres textes comportant la relation d’une doctrine ésotérique, communiquée aux Apôtres par le Christ ressuscité et concernant le sens secret des événements de sa vie. Ces livres sont qualifiés d’apocryphes, car contenant des révélations restées jusqu’alors « cachées ».

C’est de cet enseignement secret, conservé et transmis par la tradition orale, que se réclamaient les gnostiques chrétiens.
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MessageSujet: Re: Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir   Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir Icon_minipostedSam 12 Nov - 17:03

LA PATRISTIQUE


La Patrologie, ou Patristique, est la science qui a pour objet la vie et les oeuvres des Pères de l'Église. Elle cherche à mieux comprendre leur oeuvre, pour en vivre intérieurement.

Mieux les comprendre implique un triple lien :

Il faut d'abord les situer dans leur contexte. D'où, lien avec l'histoire, dont nous suivrons le fil.

En lien aussi avec l'Ecriture Sainte. Car les Pères de l'Église ont compris que la foi de l'Église est fondée sur l'Ecriture et que pour défendre la foi qui sera très vite attaquée, il faut s'appuyer sur l'Ecriture Sainte : le Nouveau Testament mais aussi l'Ancien qui en est la préparation. Aussi vont-ils la ruminer, l'expliciter, la développer. Ecriture Sainte et Patrologie sont en lien. Ce sont deux approches différentes du Livre sacré.

En lien aussi avec la Théologie, qui en tant que "Parole sur Dieu" est également réflexion sur le donné révélé. Les Pères de l'Église ont réfléchi sur le Dieu révélé dans l'Ecriture, et de plus, ils ont tous une expérience de Dieu qu'ils nous transmettent. Par ces deux côtés : réflexion sur Dieu et expérience de l'Esprit, ils nous font entrevoir le mystère de Dieu sous de multiples facettes. Avec eux, nous avons une théologie vécue ; non pas une théologie en chambre, mais une théologie proche de la vie, aux prises avec les difficultés de l'existence, mais aussi avec leur expérience spirituelle.


Père de l'Église

On entend par "Père de l'Église" : un écrivain ecclésiastique - de l'antiquité chrétienne - considéré par l'Église comme un témoin particulièrement autorisé de la foi.

* Ecrivain ecclésiastique, donc quelqu'un qui a écrit des oeuvres et qui appartient à l'Église catholique.
* De l'Antiquité chrétienne. En Occident, on fixe comme limites de l'antiquité chrétienne la fin de la culture gréco-romaine. Cette culture, graduellement décadente, survécut quelque temps après la chute de l'empire romain, en 476. Les deux derniers Pères latins sont : Grégoire le Grand (540-604) et Isidore de Séville (560-636).

Saint Bernard n'en fait donc pas partie, et si on l'appelle parfois "le dernier des Pères", c'est parce qu'il est le dernier qui réfléchit comme eux à partir de la Bible. Le ton changera avec la scolastique.

En Orient, la transition entre l'époque antique et le Moyen-Age est moins nette. On s'arrête au VIIIème siècle. Le dernier Père grec est saint Jean Damascène (675-750).

* Reconnu par l'Église comme témoin de la foi. Mais il faut remarquer que cela ne veut pas dire que les auteurs des premiers siècles doivent être en plein accord avec une orthodoxie définie après eux. La fixation des dogmes trinitaires et christologiques ne s'est pas faite du jour au lendemain, mais a été le fruit de longues réflexions. Les Pères de l'Église ont pu dire des choses qu'ils pensaient justes, mais qui ont été précisées, ou même reconnues fausses par la suite. Ayant écrit au moment où les vérités de la foi prenaient forme et expression, les Pères sont témoins de la fixation des dogmes et des réflexions qui l'ont précédée.


Père et Docteur

Le terme de "Docteur de l'Église" est à distinguer de celui de "Père de l'Église". Il y a eu des "Docteurs de l'Église" après les limites de temps mentionnées plus haut. "Docteur de l'Église" est un titre décerné par le Pape ou un Concile, en raison de la science éminente du sujet ; il y a donc eu moins de "Docteurs" que de "Pères".

Parmi les Docteurs de l'Église, le sont à un titre éminent : parmi les Pères grecs : Athanase, Basile, Grégoire de Nazianze, Jean Chrysostome : parmi les Pères latins : Ambroise, Augustin, Grégoire le Grand, Jérôme.

Divisions de la Patrologie

Deux divisions sont retenues :

A) Selon la langue.

Saint Jean nous dit qu'on mit au-dessus de la croix de Jésus un écriteau rédigé "en hébreu, en grec, en latin". En hébreu = la langue du pays d'Orient où était située la Palestine / En grec = la langue parlée couramment dans le Bassin Méditerranéen, à cette époque / En latin, = la langue de l'occupant Romain. Ces 3 rédactions sont l'image des 3 langues qui vont se partager la patrologie.

La langue des chrétiens fut d'abord le grec qui était alors compris dans tout l'Orient, à Rome, dans le reste de l'Italie, en Afrique et dans le midi de la Gaule, du moins dans les milieux cultivés. Ce n'était pas le grec littéraire attique, mais un langage qui tenait le milieu entre ce grec littéraire et la langue populaire ; on l'appelle la "koinè ; c'est dans ce grec qu'est écrit l'évangile de Jean ; c'est lui que parlaient les hommes des temps apostoliques, tout comme les premiers Pères. C'étaient pour la plupart des gens simples, étrangers à la culture et à la littérature grecque ; aussi n'attachaient-ils aucun prix à la forme artistique.

Par la suite, il n'en sera plus de même : plus le christianisme se répand, plus forte devient l'influence de la culture hellénique, et les oeuvres des Pères du 4ème siècle reflètent dans leur forme les tendances, alors dominantes, de la rhétorique et de la philosophie. Grégoire de Nazianze et Jean Chrysostome, par exemple, sont en pleine possession de la culture de leur époque et comptent parmi les plus brillants représentants de la littérature grecque post-classique.

La langue des Pères est donc d'abord le grec. Mais plus tard, en orient, il sera remplacé partiellement par les langues locales, surtout par le syriaque et l'arménien.

En Occident, la langue du Latium, le latin, ne devait pas tarder à devenir la langue des Pères. Les actes des martyrs de Scillium sont regardés comme le document latin le plus ancien ; ils sont de 180. Mais la traduction latine de la première lettre de Clément est vraisemblablement plus ancienne de quelques dizaines d'années. Le latin devient langue principale un peu avant 250. Avec le temps son vocabulaire s'enrichit par des emprunts au grec et par des formules juridiques, création de mots nouveaux, déplacements de sens, etc. . .

Selon la langue, la Patrologie se divise donc en trois : grecque, latine et langues orientales.

* Selon les périodes.

Division en trois parties également. On peut prendre pour l'illustrer l'image d'une rose : elle est d'abord en bouton ; elle le sera durant trois siècles ; puis elle est épanouie, mais, comme le disait mélancoliquement Ronsard, cela ne dure pas longtemps : un siècle ; et enfin, elle se fane durant trois siècles. C'est facile à retenir : 3 / 1 / 3. Soit :

* Les origines : jusqu'au concile de Nicée. 325
* L'âge d'or : de Nicée à Chalcédoine : 325 - 451.

* La fin de l'ère patristique : en Occident : mort d'Isidore de Séville 636

en Orient : mort de Jean Damascène. 750


Autorité des Pères

"L'Église, dit la Constitution dogmatique sur la Révélation divine, a toujours eu, et elle a pour règle suprême de sa foi les Ecritures, conjointement avec la sainte Tradition"(6, 21). L'Église voit donc dans la Tradition un élément qui construit sa foi : L'Ecriture est source et origine de la Tradition et celle-ci explicite et interprète l'Ecriture.

Les Pères sont les organes privilégiés de cette tradition. Leur doctrine est une explicitation de l'Ecriture. Ils ne disent rien de nouveau, mais ils le disent d'une manière nouvelle. Ils ne peuvent errer, car ce qu'ils disent unanimement, c'est ce que dit l'Ecriture Sainte. D'après un principe émis par Vincent de Lérins (400-450) : "Tous les Pères, quand ils sont unanimes, ne peuvent errer dans les dogmes de foi", l'Église tient pour infaillible "le consentement unanime des Pères".

Ce que nous cherchons dans les oeuvres des Pères de l'Église, c'est précisément, au-delà de leur enseignement personnel, le reflet authentique de la foi de l'Église.

Lire les Pères

Ceci montre qu'il est nécessaire de lire et d'étudier les Pères. Ils ont construit la Tradition de l'Église, ruminé l'Ecriture, façonné la théologie. Aucun homme ne peut se couper d'un passé qui l'a préparé et formé, sous peine de renier son identité. Certes, le contexte où nous vivons n'est plus celui où vivaient les Pères ; leur époque est révolue, nous n'avons ni à pasticher ni à copier. Mais l'étude du passé n'est nullement un retour au passé ! Si leur temps n'est plus notre temps, la valeur du message qu'ils nous livrent ne passera pas. Le passé dont ils sont témoins est passé, mais il n'est pourtant pas mort : sa sève nous nourrit, nous sommes enracinés en lui. A nous de discerner, de distinguer l'essentiel de l'accessoire, de rejeter la paille et d'engranger le blé.

La flamme de l'Esprit vit chez les Pères. Lire les Pères, c'est assister au développement du dogme dans une histoire, c'est recueillir leur exemple concret : l'exemple de leur attitude face au paganisme, face aux persécutions. Lire les Pères, c'est aussi découvrir avec eux le Christ vivant dans l'Ecriture.

Certes il y aura des dangers à éviter dans l'étude des Pères : il faut tenir compte du contexte, des genres littéraires, ne pas tenir pour une vérité absolue ce qui est lié à la mentalité d'une époque. Ne pas lire un auteur de façon subjective, en cherchant à faire rentrer le texte dans nos propres catégories de pensée, mais rester objectif, savoir se faire interpeller par le texte.

SOURCES: Frère Luc Brésard Abbaye Notre-Dame de Cîteaux
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MessageSujet: Re: Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir   Eléments de théologie pour ceux qui veulent approfondir Icon_minipostedSam 12 Nov - 17:09

Saint Ambroise


1. La vie

"Il y avait une fois" un préfet de l'empire romain qui, à la voix d'en enfant, fut fait évêque. Ce fut un grand et saint évêque. Cet homme vivait en même temps que le premier empereur romain officiellement catholique. Il fut son ami, mais cela ne l'empêcha pas de demander à cet empereur, et d'obtenir de lui, de se conduire comme le plus humble des chrétiens en se soumettant à la pénitence publique pour une grande faute. Du temps de cet évêque, vivait, jeune encore, mais déjà grand, celui qui devait marquer tout l'Occident chrétien de son génie. Le préfet devenu évêque, eut l'honneur d'ouvrir Augustin à la Parole de Dieu et de faire de lui un véritable croyant.

2. Oeuvres et doctrine

L'intense activité pastorale, sociale et politique d'Ambroise se traduit par de multiples écrits. L'ensemble du domaine théologique est couvert : exégèse, morale, dogme, liturgie, sans compter les lettres. D'après ces multiples oeuvres on voit facilement qu'Ambroise est avant tout un Pasteur.

Préfet devenu soudainement évêque, Ambroise, se forma "sur le tas" par des lectures. Aussi n'est-il pas un théologien original : sa doctrine est en dépendance des Pères grecs. Son latin est élégant, dense et concis, donc pas facile. C'est ce qui explique que peu de son oeuvre ait encore été traduit. Mais ses écrits nous font découvrir des trésors de spiritualité, ils mettent en contact avec l'âme fervente et très délicate de ce saint.

Ambroise expliquait chaque jour à son peuple la parole de Dieu. Il semble bien qu'il ait voulu commenter par ordre la Bible, mais à part l'évangile de Luc, il ne traite que des thèmes de l'Ancien Testament, dans différents traités. Son exégèse est allégorique; à l'exemple de Philon et d'Origène, il explique le texte biblique selon un triple sens : littéral, moral et mystique. Ce sont ses oeuvres exégétiques. À signaler parmi celles-ci, le "De Isaac et de l'Âme" qui accommode le Cantique à l'histoire d'Isaac.

Ambroise écrivit aussi différents traités ascétiques, notamment sur la virginité, et trois traités dogmatiques, dirigés contre l'arianisme.

Plus intéressants sont ses écrits de liturgie pastorale, dont les deux plus célèbres sont :

Le Traité des sacrements, donné durant la semaine pascale, a conservé la forme primitive des six prédications aux néophytes dans un langage direct, familier, improvisé, qui vraisemblablement a été pris à la volée par un auditeur, et qu'Ambroise n'a pas eu l'occasion de reprendre.

Le Traité des mystères, au contraire, fournit une autre rédaction du même texte; il fut prêché visiblement plus tard, et le premier écrit servit de brouillon. L'évêque ne se contente pas de polir le style pour être lu, il s'adresse désormais au grand public, baptisés ou non, débutants et surtout plus avancés. Puisque "c'est dans les âmes que l'Eglise est belle", il convenait, en effet, de faire prendre conscience au peuple chrétien de sa royale et sacerdotale beauté conférée par les sacrements du salut, restituée grâce à la pénitence, et chantée par l'Eglise.

Ambroise écrivit aussi des hymnes liturgiques, des oraisons funèbres et des lettres : 91 lettres d'Ambroise ont été conservées ; elles ont trait à des points de théologie, de morale, d'exégèse, ou encore aux événements de sa vie.

Sur sa DOCTRINE qui n'a rien d'original, signalons seulement :

a) La place de la personne de Marie dans les oeuvres d'Ambroise. Il a été le premier écrivain d'Occident à esquisser une image relativement complète de la vie morale et spirituelle de la "sainte Vierge", grâce à ses méditations des textes bibliques et à ses dons de moraliste, comme à sa connaissance d'un traité d'Athanase sur la virginité. Il relève les vertus éminentes de la mère du Sauveur : sa foi surtout. Il est le premier Père à employer les termes de : sancta Maria, sancta virgo, il reconnaît toujours à la Mère de Jésus l'exemption de tout péché personnel, bien qu'il n'aille pas jusqu'à la déclarer exempte du péché originel.

Approfondissant les données que lui fournit la tradition, il s'exprime plus abondamment qu'aucun avant lui, sur les rapports existant entre Marie et l'Eglise, par suite de la maternité virginale de celle-là, et de sa qualité de mère des rachetés. Type de l'Eglise, elle est la nouvelle Eve qui apporte le salut et qui a vaincu le diable.

Non seulement Ambroise présente Marie comme une école de vertu, mais il incite à l'honorer et à la vénérer.

b) À propos des sacrements, saint Ambroise a émis quelques idées générales qui sont à retenir. Il distingue d'abord fort bien le rite de la grâce qu'il produit dans celui à qui on l'applique. Bien plus, l'idée de symbole efficace ne lui est pas étrangère : le rite est la figure de la purification intérieure qui est le résultat du baptême. Dans l'Eucharistie, ce que l'on voit après la consécration n'est qu'un signe de la réalité.

À noter que le mot missa pour désigner la célébration eucharistique se rencontre pour la première fois chez Ambroise.



3. Conclusion

Saint Ambroise, a besoin d'être replacé dans le cadre historique où s'est déroulée sa vie. Il a eu beau se mettre à l'école des Grecs, c'est la figure virile d'un romain qui se détache, il a gardé dans son caractère et ses meurs l'empreinte romaine. Energie de la volonté, persévérance dans les desseins, esprit de discipline, sentiment du pratique et du réalisable, tous ces dons du génie romain, Ambroise les a eu et les a portés au plus haut degré de force et de lumière.

Ambroise fut avant tout un évêque. Cet homme ferme, à qui nul n'osa tenir tête ni même discuter ses ordres : ni cette impératrice Justine qu'il osa appeler Jézabel et Hérodiade, ni Théodose, ni Augustin ni Monique, cet homme qui imposait le respect, exerçait pourtant sur tous une douce attirance. Ambroise fut l'accueil même, sa porte s'ouvrait à tous; si on le craignait, on, l'aimait aussi et encore plus. Ainsi l'a perçu Augustin : "Cet homme de Dieu m'accueillit paternellement, avec une charité bien digne d'un évêque. Je me pris à l'aimer."

En tant que théologien, sa foi est celle de Nicée. Mais Ambroise reste avant tout un incomparable pasteur ; ce ministère d'Eglise laissa loin derrière lui l'idéal du magistrat de Rome qu'il avait été. Personnalité de premier plan sur le terrain de la politique, il a été en son domaine un génie, car il fallait du génie pour à la fois intervenir auprès des grands, diriger une grande église. Paulin nous dit que l'enseignement catéchétique auquel il se consacrait, lui seul, fut assuré après sa mort par cinq prêtres. Et en même temps, il étudiait l'Ecriture, lisait Philon, Origène, Basile et tant d'autres.

Par ces contacts avec les Grecs, on peut considérer Ambroise comme un homme-relais ; il est par sa personne, comme les traducteurs l'ont été par leur oeuvre, un trait d'union entre l'Orient et l'Occident. D'avoir fait sienne l'interprétation allégorique d'Origène, lui permit de réconcilier à tout jamais le jeune Augustin avec les Livres saints. Cela suffirait à faire la gloire d'un homme.

Enfin, si Ambroise ne fut pas un prince de la mystique comme Grégoire de Nysse, ses écrits révèlent en lui un homme de Dieu, un contemplatif pour qui le Christ était une personne vraiment vivante, un ami très cher, le centre de sa vie.


SOURCES: Frère Luc Brésard Abbaye Notre-Dame de Cîteaux
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